Délier.
De la nature, Anne Mangeot prélève son
matériau : une cueillette antique faite dans une
forêt mythologique, où un passage lui semble
réservé. Un fil se dénoue et court dans
cet espace symbolique, promesse d'une pêche miraculeuse.
La pensée incite l'artiste à mettre à
l'ouvrage les prémices d'une trame qui va
s'épaississant, se renforçant par le dessin
d'ébauches, de graphismes aux lignes stimulantes,
enchevêtrées. Tout progrès dans la
pensée et l'expérience complique cette toile et
la renforce.
La manifestation de ces fulgurantes propositions plastiques
produit une esthétique personnelle, radicale. Anne
Mangeot cherche non pas à imiter la nature, mais
à composer sa propre écriture. Sa propre nature.
Relier.
Fortement marquée par la musique expérimentale,
bien que formée à l'Ecole Nationale des
Beaux-arts, Anne Mangeot cultive un intérêt
certain pour des ordonnancements de type mathématique.
Dans son propre domaine, la sculpture, elle a su toutefois
conjuguer propositions formelles et concepts abstraits, tout
en jouant avec l'énergie brute de la nature. Complexes
articulations de lignes et de vides autant que relation subtile
de l'ombre à la lumière, le raffinement de ses
installations, ne tempère pas la radicalité d'un
positionnement artistique qui revendique jusqu'au statut
éphémère de certaines oeuvres,
réalisées in situ de par le monde, mais promises
à la disparition.