La philosophie créatrice d'Anne Mangeot

La frontière entre Anne Mangeot et la philosophie est aussi ténue que celle entre la ligne et le trait, forme d'expression qu’elle affectionne particulièrement.

Ces lignes, qu’elle trouve tout naturellement dans les branchages des platanes lyonnais, elle les organise autour de l’espace temps et vie. Ce matériau naturel, lié avec du chanvre selon une idée abstraite, l’entraîne peu à peu vers l’absolu.

Transparences, légèreté, émotions éphémères, fragilité du temps, petit à petit les sculptures d'Anne Mangeot prennent un volume évanescent, évoquant l’espace intérieur de l’Homme.

Voyages entre conscient et inconscient, oppositions entre réel et pensée, sentiments entre énergie et faiblesse, contradictions entre le primitif et le civilisé, telle est la réalité qu’exprime l’artiste, au travers des traits et des lignes qu’elle superpose, étudiant au maximum leurs possibilités expressives.

Dessins, où le trait de l’herbe recherche celui de l’esprit, sculptures exposées comme des carnets intimes, mise en scène de lumières et d'échos, cartes géographiques constituées de lignes de platane et de boulons dorés, Anne crée symboliquement selon ses propres expériences intérieures, inventant ainsi un art qui dépasse ainsi les formes visibles du naturel.

La philosophie d'Anne Mangeot, faite de sourires et de pudeurs, mais qui vous guide vers l’éternelle recherche du « moi », transformant l’inadéquation de la réalité et de l’individu, est accueillie actuellement au Centre d'art contemporain: Passages, 9, rue Jeanne-d'Arc à Troyes.

Cette artiste s'était déjà fait remarquer en mettant en scène des sculptures dans des espaces de forêts, en France, au Danemark et en Suisse, donnant ainsi un esprit à la pureté naturelle.

Anne Mangeot vit et travaille à Lyon depuis vingt ans et est intervenue en 1998 au lycée horticole de Fayl-Billot dans le cadre des réflexions et pratiques de l’enseignement, créant avec les élèves un atelier autour de la vannerie, et au lycée viticole de la Champagne, initiant les étudiants à la sculpture des sarments de vigne, leur faisant ainsi comprendre qu’ « une œuvre n'est pas seulement un objet décoratif, mais bien plus que cela ».

revenir aux textes
return to texts